Portraits

Une association au service des salariés

En 2008, à l’initiative de Svetlana Gjorgjievski, directrice et chargée de la gestion administrative et financière du GE2A, et avec l’aide du dispositif local d’accompagnement (DLA) notamment sur le plan juridique, s’est créée la semaine du temps partagé. C’est pendant cet événement que les associations adhérentes ont elles-mêmes choisi de devenir un groupement d’employeurs. Trente associations forment le groupement d’employeurs et dix-sept en sont les membres fondateurs. Cette semaine du temps partagé, c’était « le moyen de donner la parole aux associations adhérentes, employeuses ou non », précise Svetlana Gjorgjievski.

Le GE2A agit selon trois angles. Il agit d’abord en direction des salariés associatifs, bien sûr, dans un objectif de mutualisation du travail. Pour les 80 salariés, il fait le lien avec le 185 structures adhérentes en essayant d’assembler les temps partiels afin de tendre au maximum vers un temps plein. Son but auprès des salariés est « de leur fournir un emploi pérenne et à temps plein. »

Le GE2A agit aussi en direction des associations employeuses. Il s’agit d’un pôle de conseil : des formations juridiques, des soirées d’information ou la mise à disposition d’un logiciel de gestion salariale sont autant d’outils proposés aux associations pour « être mieux employeuses ».

Le troisième angle d’action est la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. C’est l’application sur le terrain des deux premiers champs d’action : sur un territoire rural, on évalue les besoin en emplois et en compétences associatifs, et un processus de recrutement est mis en marche.

C’est en collaboration avec la Ligue de l’enseignement de l’Allier que ces plans actions se concrétiseront en 2015 sous la forme d’un projet central d’accompagnement des associations du secteur de l’enseignement. Le GE2A aura ainsi un rôle essentiel au sein de la Ligue en terme d’emploi. Cela passe par des questionnements d’actualité tels que la professionnalisation des temps d’activité périscolaires (TAP).

La vocation du GE2A est donc de créer de l’emploi associatif pérenne et à temps plein. Il place le salarié au cœur de son projet associatif, mais pour cela il fait tout le nécessaire autant auprès du salarié que des employeurs, à échelle individuelle comme à l’échelle plus générale du territoire. Svetlana Gjorgjievski résume ainsi l’engagement du GE2A : « La professionnalisation vient de la formation, mais aussi de l’emploi ».

 

Zoé Capmas

Dire oui, s’engager, persévérer

A douze ans, Mylène Armando savait déjà qu’elle deviendrait assistante sociale. Après son adolescence passée dans un quartier lyonnais, les Minguettes, elle dit qu’elle est « tombée dedans ». Elle ignorait en revanche qu’il suffirait d’une amie, d’une conversation pour qu’elle soit chatouillée par l’envie de se glisser à la première réunion de l’association « Enfants en danger ». C’était en 1996. Elle se mobilise pour les droits des enfants en souffrance, elle devient militante associative. Toujours par l’intermédiaire d’une rencontre, elle entre dans l’UDAF (Union Départementale des Associations Familiales) Hautes-Alpes et en devient présidente. Aujourd’hui elle peut compter 3 mandats successifs au sein de l’association. Son « bénévolat en cascade » la mène jusqu’à intégrer le même poste, mais cette fois-ci dans la délégation régionale, l’URAF PACA, en juin 2013.

L’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales), c’est un géant des associations familiales. Il vient en aide aux familles de près ou de loin, pour faire avancer les lois ou pour les accompagner au quotidien. Le panel de projets qu’ils mettent en œuvre, inventent, soutiennent, parrainent, est impressionnant. Mylène ne manque pas de préciser : « La famille, c’est n’importe quelle étape dans la vie humaine, on part de l’enfance à la fin de vie. » Surprenant, c’est au sortir de la guerre, le 3 mars 1945, que l’État donne à cette association naissante des missions qu’ils se sont fixées ensemble. Depuis, l’UNAF travaille en coopération avec le gouvernement. Elle a un grand rôle à jouer dans le domaine politique : allocations familiales, protection des consommateurs, aide scolaire, médiation familiale, protection des majeurs, aide aux familles immigrées… La liste est longue. La multitude de travaux, de partenariats, de projets qui fourmillent au sein de cette association retient Mylène depuis dix ans. Dix ans de « bénévolat complet », d’investissement personnel, de victoires et de défaites.

Est-ce qu’elle s’est déjà sentie baisser les bras ? Engagement, solidarité, coopération, partage, liberté d’expression, c’est tout ça qui l’anime dans son action.. Dans un collectif, on brasse, la réflexion est dynamique, on travaille ensemble. « Ce n’est pas parce que ça marche pas qu’il faut s’arrêter. On continue. » Mylène elle est déterminée. Parce que tant que c’est possible, il faut tenter. Elle dit qu’elle a envie, que la société civile peut faire bouger les choses, elle y croit à cette économie sociale et solidaire : c’est pas du vent ! On parle parfois de naïveté à son sujet, elle réfute : elle est optimiste.

Un mot pour la jeunesse ? « N’hésitez pas à vous faire entendre, vous avez beaucoup de potentiel et de réflexion. Je crois à l’intérêt que les jeunes s’engagent. C’est en montant des projets qu’on devient citoyen, alors laissez les portes ouvertes, foncez ! »
Vous savez ce qu’il vous reste à faire….

L’Union Nationale des Sports Scolaires : une école de citoyenneté

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L’UNSS (Union Nationale des Sports Scolaires) est l’une des plus grosses fédérations sportives française avec un principe simple : faire partager autre chose que du sport. Vincent Michaud, Directeur Général de l’académie de Poitiers résume pour nous : « l’UNSS a pour objectif de former un futur citoyen, sportif et dirigeant ». En effet, le sport scolaire ne se résume pas aux clichés des tournois inter-écoles et des entraînements du mercredi après-midi : au-delà de la pratique du sport, les jeunes y sont formés à l’arbitrage, au secourisme, au reportage, à la logistique d’organisation ou encore au développement durable : tout un programme !
Un principe général du « sport pour tous » appliqué avec la manière

L’an dernier, et pour la première fois en France, le Directeur Général en poste, Thomas Magnain, a souhaité organiser les tout premiers Championnats de France de sport partagé. Le principe ? Des équipes de 6 personnes avec une mixité des genres et des capacités (valides et en situation de handicap) qui s’affrontent dans différentes épreuves. La difficulté pour les équipes est alors de partager les notions sportives de chacun et de faire face à l’obligation de collaborer afin de pouvoir performer et s’approcher d’une victoire. Attention, Thomas Magnien insiste : il n’a jamais été question de mettre tout le monde en fauteuil ! L’esprit du sport partagé, c’est que chacun, valide ou non, participe avec ses propres moyens : il ne s’agit pas de stigmatiser le handicap mais plutôt de laisser tout le monde s’exprimer avec ses capacités.

Aujourd’hui l’académie de Poitiers peut être très fière de ce qu’elle a organisé : le sport partagé participe au « Mieux vivre ensemble », les barrières sont tombées, un véritable échange s’est créé entre les élèves participants et les bénéfices ont été importants tant pour les sportifs valides qui ont appris à mieux appréhender, connaître, et collaborer avec le handicap, que pour les sportifs handicapés qui ont fait un pas de plus vers l’inclusion scolaire.

Le sport partagé : un avenir assuré

Si le projet est remarquable, il ne demande qu’une chose : se développer et être reproduit. Le sport partagé n’a pas pour vocation de s’arrêter là. Vincent Michaud a pour volonté de créer un sport collectif pour tous (probablement autour du foot) et Thomas Magnain, aujourd’hui professeur en faculté, a pour objectif de développer le projet dans un cadre universitaire.

Leur point commun ? Un désir absolu de voir d’autres académies prendre exemple sur celle de Poitiers et que ces championnats fleurissent un peu partout. Après tout si concourir ensemble c’est vivre des moments uniques, mieux vivre ensemble à l’issue de la compétition ne serait-ce pas déjà une victoire ?

Edith Boulet, pour Jets d’encre

Mieux comprendre le sport partagé : http://www.youtube.com/watch?v=_pP-bmF1U1o

 

L’OCCE, second bras de l’école

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Vous vous souvenez quand vous étiez petits, ces papiers que vos professeurs vous obligeaient à donner  à vos parents pour qu’ils puissent faire un chèque à la coopérative de l’école ? C’est à l’OCCE qu’ils étaient destinés.

L’Office Central de la Coopération à l’Ecole (OCCE) est l’association qui habite l’école depuis 1928. Son objectif est de permettre le développement d’une pédagogie coopérative c’est-à-dire l’émancipation des jeunes avec l’aide de leurs professeurs. Elle fédère 102 associations départementales sur le territoire français, en métropole et en DOM-TOM. D’ailleurs, la dernière arrivée vient de Mayotte. Ces associations sont constituées d’un animateur pédagogique, d’une douzaine de bénévoles qui font tourner « la machine », et regroupent toutes les coopératives scolaires adhérentes.

Gestion de coopérative mais pas que !

L’OCCE n’est pas seulement présente pour faire de la gestion des coopératives, elle milite également pour le respect de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. C’est au sein de l’école qu’elle a trouvé la meilleure place pour le faire.

Les professeurs sont les premiers bénévoles de l’association. Les enfants en sont membres. Avec l’aide de l’OCCE, sur le principe de la coopération, ensemble, ils montent des projets dans des domaines variés. Par exemple, l’apprentissage de la lecture ne passe pas uniquement par lire un livre mais aussi par le théâtre, des rencontres littéraires, la création d’histoires… L’éducation d’un enfant ne passe pas seulement par des cours traditionnels. L’OCCE donne une chance à tous d’apprendre.

« Coopération, solidarité et démocratie »

C’est ainsi que Madame FRACHON, Secrétaire générale, définit l’association. La démocratie est une valeur importante au sein du mouvement que ce soit dans son organisation ou dans ses actions.

En effet, elle promeut que chaque voix a son importance et, avec 5 millions d’adhérents, il est nécessaire d’être très bien organisé.

Dans ses actions, l’OCCE défend la mise en place au sein des écoles des conseils d’enfants. L’enfant doit pouvoir dire « je suis capable », « je n’arrive pas », « je ne suis pas d’accord ». Dans ces temps formels qui permettent à chacun de s’exprimer, naissent la coopération et la solidarité.  Les enfants se découvrent dans la tolérance et de l’écoute de l’autre.

Cette « vieille dame » connaît par cœur le système scolaire, ses bénévoles fourmillent de créativité ce qui lui permet de proposer de nouveaux projets tous les ans.

 

Mathilde PROBEL pour Jets d’Encre

 

Les associations contribuent à l’action émancipatrice de l’école. Découvrez la liste des associations reconnues complémentaires de l’enseignement public.

NON, féministe n’est pas un gros mot.

Vous aimez Macholand ? Alors dites le !

Le mot féministe vous choque ? Encore un article sur les femmes ou contre les hommes ? Stop aux clichés ! Ce terme n’appartient pas qu’à la gente féminine. Une preuve : Elliot est un homme !

L’engagement sous toutes ses formes

L’engagement chez Elliot Lepers commence très tôt. Tout d’abord pour représenter sa classe, puis les autres lycéens ou enfin les jeunes de Paris. Majeur, en 2010, Il s’engage au sein du parti Europe Ecologie les Verts sur la mobilisation puis en 2014, il commence sa lutte contre les inégalités liées au sexisme en créant, avec des amis, la plateforme «  Macholand, agir contre le sexisme ».

L’engagement c’est également une question de famille « On est toujours influencé par ce que font nos parents (son père est le journaliste John Paul Lepers), mais c’est surtout une question d’éducation. ». C’est également, une philosophie professionnelle pour ce créatif. Etudiant à l’INSAD, il  construit son parcours sur l’importance de « la responsabilité des créateurs à travailler sur les problèmes de société. »

Nous nous sommes demandés pourquoi ce « touche à tout » engagé à choisi la lutte contre le sexisme.

« Je pense qu’on en est tous témoins mais que nous sommes formatés à ne plus le voir ».

La lutte en faveur de l’égalité homme/femme, il la voit plus comme une sensibilisation globale de la société. Dans notre société, ne pas considérer les femmes égales aux hommes : « C’est enfermer des gens dans des cases, non en fonction de leurs compétences, mais en fonction de leur sexe ».

Par ailleurs, il la compare à son combat contre le nucléaire. Son engagement ne se limite donc pas au féminisme mais plutôt à l’objectif général de faire naitre une société juste où tous les humains sont égaux.

Macholand, un outil, un atout !

Avec deux amies, Clara Gonzales et Caroline de Haas, il a fondé le site Macholand : une plateforme d’interpellation qui traite de l’actualité publique du sexisme. En trois étapes, Macholand épingle un propos, le resitue dans son contexte, l’explique et propose ensuite des formats d’actions pour contrer les idées sexistes qu’il véhicule.

Et ça ne s’arrêtera pas aujourd’hui…

Prochaine étape : fonder une association ! Passer du collectif informel et dynamique à une structuration de mouvement ce qui lui donnera plus de consistance : « Faire bouger les choses, c’est le fondement de tout engagement associatif ».

 

Gwen pour Jets d’encre

Au service de la paix, « on est tous dans le même bateau »

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Au service de la paix, « on est tous dans le même bateau ». Cette symbolique est forte pour Éric Sapin, responsable depuis 2003 de la « péniche pour la paix », un centre socio-culturel embarqué sur la Seine depuis maintenant trente ans. Car si ALTERNAT (telle qu’elle est baptisée) a eu un écho particulier au sein du parcours associatif d’Éric, elle  n’est «  pas une péniche pour nous tout seuls, mais à partager entre associations ». Le partage : tel semble être selon lui le maître-mot de l’action associative, le coeur des réflexions en cours et à venir sur une gestion des conflits à toutes les échelles.

«  La coopération entre élèves, c’était déjà la vie »

Ses premiers souvenirs de démarche associative, Éric les doit à la MJC (Maison des Jeunes et de la Culture) du coin, au sein de laquelle il participait à divers ateliers culturels. Mais il lui doit aussi un grand regret : ce qu’il perçoit comme une absence de sensibilisation au projet associatif faisant des jeunes comme lui des « consommateurs » plus que des acteurs. Il en prend conscience bien plus tard, en même temps qu’il réalise la chance qu’il a eu de vivre la pédagogie coopérative de Célestin Freinet dans une classe unique, et le rôle qu’a joué son apprentissage du violoncelle.

De «  spectateur du monde » à objecteur de conscience

La musique est en effet un élément décisif dans sa réflexion, lorsqu’à l’approche de son service militaire, il découvre le droit à l’objection de conscience lors d’une réunion de la Ligue des Droits de l’Homme. Il comprend qu’on peut agir pour la paix autrement que militairement, notamment par la musique et plus largement par les pratiques culturelles, à l’image de celui qui avait très tôt déjà suscité sa réflexion : Pablo Casals (violoncelliste engagé dans la lutte contre Franco). Entre «  objecteur et chasseur alpin », il choisit le premier, mais conscient qu’il «  ne suffit pas de faire des leçons de morale » car « il faut mettre en œuvre des solutions pour que les gens se parlent, tout ça s’organise »…

Le mouvement associatif, « acteur du développement la paix »

Éric rejoint donc ALTERNAT (qui connaît une période de difficulté) après avoir beaucoup réfléchi sur le lien très fort entre réseau associatif et lutte pour la paix. L’idée centrale est qu’en créant des conditions favorable à la vie en commun, on diminue les risques de conflit. La péniche s’oriente donc autour de ce modèle de centre social où le regroupement d’associations permet l’échange, l’insertion de personnes en difficulté, la formation, mais aussi le développement de pratiques culturelles. En parallèle, et au sein du Comité de coordination pour le service civil et le volontariat, Éric soutient le projet «  Volontaires pour la paix » porteur du même esprit associatif orienté vers le développement de la paix. Mais il n’entend pas s’arrêter là dans sa  réflexion autour de la gestion des conflits.

«  Partout où nous sommes, nous vivons des cas de conscience »

Les « expériences morales », telles que celles qu’il a vécu en décidant d’être objecteur de conscience mais aussi en tant qu’acteur associatif, sont selon lui formatrices dans le parcours citoyen : elles invitent à se poser des questions et à les partager. Le problème complexe de l’autorisation du stationnement de la péniche par le port autonome de Paris l’a par exemple poussé à réfléchir sur le lien entre domaine public et action d’intérêt général. Plus récemment, ayant repris ses études au Collège coopératif de Paris, c’est vers une approche philosophique de la notion d’objection de conscience qu’il se dit « embarqué » : léger changement de cap peut-être, mais toujours dans le même bateau au service de la paix…

Clémence, pour Jets d’encre

« Tu donnes 1000 fois plus que tu reçois »

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 « TU DONNES 1000 FOIS PLUS QUE TU REÇOIS »

Citation de Vincent Duval, 28 ans, handicapé de naissance, jeune administrateur de l’association des Paralysés de France et représentant à la Commission Nationale de Politique Jeunesse.

L’association des Paralysés de France (APF) est l’association de défense et de représentation des personnes atteintes de déficience physique et mentale. Créée en 1933, elle compte aujourd’hui près de 26000 adhérents : des personnes handicapées mais aussi leurs familles. L’APF se veut transgénérationnelle et ouverte aux personnes de tous horizons. C’est pour cela qu’a été créée la Commission Nationale de Politique Jeunesse (CNPJ) au sein de cette association vieille de 81 ans.

 

Une soif d’« Agir avec les Jeunes »

La CNPJ, c’est l’occasion de montrer une association jeune, active, qui bouge et qui invente. Qui s’adapte en fonction de son public et se renouvelle continuellement. « Agir avec les Jeunes » c’est le mot d’ordre de cette organisation interne de l’APF qui constitue un réel porte-voix pour les jeunes en situation de handicap. En effet, c’est grâce aux réunions de la CNPJ que les 22 jeunes représentants de leurs régions peuvent faire remonter les attentes et suggestions des jeunes de leurs régions  au Conseil d’Administration de l’APF. C’est en leur donnant ces responsabilités et la possibilité de se confronter au monde associatif qu’elle leur ouvre les portes de l’autonomie. C’est aussi un incubateur de projets en région avec l’organisation de groupes de travail composé de jeunes pour débattre et échanger au sujet de ces initiatives aux thèmes variés.

 

« L’APF en un mot ? Le partage. »

En plus d’être une association qui donne aux jeunes handicapés les moyens matériels de gagner en autonomie, c’est aussi un don humain inestimable lorsque la société a tendance à les marginaliser. Lors des réunions des jeunes, l’ambiance est à la fois à la détente et au partage d’expériences. Là-bas se créent de véritables amitiés, une solidarisation des jeunes essentielle pour s’en sortir selon Vincent Duval : « Les jeunes connaissent les élus en tant qu’êtres humains et lorsque tu discutes avec chacun tu te rends compte qu’on a tous un vécu de son handicap différent de l’autre. Ça te donne envie d’agir pour les jeunes de ta région pour arrêter d’être considéré comme une « plante verte ». Si on a de la volonté on peut s’en sortir. Et l’APF et le CNPJ donnent et traduisent à la fois cette volonté et d’être reconnus comme des jeunes, plus comme des handicapés »

 

Marie Picoche, pour Jets d’encre

 

Retrouvez l’APF sur leur site internet

« Dans ce pays on sous-estime la force du mouvement associatif »

« Dans ce pays on sous-estime la force du mouvement associatif »

Le ton est donné, et Dominique Cornet sait de quoi il parle.

Depuis le temps, il sait ce que c’est l’associatif, c’est dans « ses racines » comme il dit. Quand on sait que son père et sa mère étaient déjà des bénévoles, on peut comprendre qu’il continue à nager dedans.

Il passe par tous les stades : à 22 ans il est le trésorier du club CMCAS de travail du bois de St Laurent Nouan (41). Mais il ne s’arrête pas là. C’est un passionné de VTT, alors quand en 1991 il demande au comité des fêtes de sa commune de faire une randonnée pour tous les amoureux de ce sport, c’est naturellement qu’il monte une association avec un de ses amis. Il devient le président fondateur de l’association « La Randonnée Calcéenne ». Parce que pouvoir partager cette passion, c’est le but ultime. Il le dit lui-même : la solidarité, l’épanouissement et le relationnel sont ce qui résume le mieux l’associatif. Pendant son mandat associatif, il n’est pas en reste et devient élu du comité des fêtes ainsi que représentant des parents d’élèves.

« Rien que pour ça, cela vaut le coup »

L’engagement va plus loin que l’associatif. Pour lui, c’est même « un exutoire ». Un souvenir qui semble l’avoir marqué, c’est cette mère qui l’a remercié d’avoir remis « dans le droit chemin » son fils. Il lui a alors simplement répondu que ce n’était pas lui qui avait fait quelque chose, mais l’association.

Cet homme, qui jusqu’à il y a 3 ans n’était que le vice-président de sa nouvelle association : « Sport Nature Bourgueillois », reprend du service et est le nouveau président de son association.

Et parce qu’être associatif, c’est aussi être citoyen, il est aujourd’hui et pour la deuxième fois adjoint au Maire de sa commune, encore une autre manière de s’engager pour l’intérêt de tous.

Dominique, en fin de compte, est un amoureux de l’homme et du sport nature. Quoi de plus facile alors de mélanger tout ça et former une association ?

 

Pour suivre son association connecter vous à cette adresse www.sportnaturebourgueilois.fr ou suivez-les sur le page Facebook.

Mathilde Probel

Électriciens sans Frontières : une ONG au courant très puissant

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Non, il n’est pas question dans cet article de Médecins sans Frontières, mais plutôt d’une ONG nationale de plus de 1 000 bénévoles : Électriciens sans Frontières. Leur arme, c’est l’électricité, qu’ils apportent dans les pays démunis ou dans des pays qui ont connu des catastrophes naturelles ou des conflits, comme en 2013 aux Philippines, où les bénévoles sont arrivés trois jours après le typhon, ou en Haïti après le séisme de 2010. L’ONG fait également des missions d’expertise pour des ONG qui ont d’autres vocations.

Cependant, cette arme est beaucoup plus puissante qu’elle ne paraît au premier abord. C’est ainsi que Hervé Gouyet, président d’Électriciens sans Frontières, rappelle que l’accès à l’électricité « améliore sensiblement les conditions de santé et de vie. Cela permet de développer l’activité artisanale ou agricole, de favoriser l’éducation, ou d’apporter une eau potable et donc d’alléger la corvée d’eau des femmes », avant de rajouter que « pratiquer un accouchement avec une lumière de qualité, c’est bien mieux que de le faire avec une lampe torche coincée entre les épaules ». Ces exemples parmi tant d’autres rappellent aussi la chance que nous avons d’avoir de la lumière en appuyant simplement sur un bouton.

Et quelle peut être une plus belle récompense pour ces bénévoles qui, quand ils installent l’électricité quelque part, ont le droit à un moment de fête et de partage assez émouvant ? C’est aussi donneur de sens de décliner des valeurs solidaires sur ce qu’ils savent faire concrètement. C’est d’ailleurs pour cela que l’association s’est créée en 1986, après que des électriciens se sont demandé ce qu’ils pouvaient apporter, eux, en tant qu’électriciens. La particularité de ces bénévoles ? Ce sont eux qui mènent le projet de A à Z : du montage du projet à l’intervention sur place, en passant par son analyse (si c’est un engagement de long terme sur plusieurs années, comme en Haïti par exemple). « C’est un travail de longue haleine, qui nécessite beaucoup d’investissement le soir, le weekend et pendant les jours de congés. Il y a des salariés, mais ils ne sont là que pour faire le contrôle de gestion, la comptabilité, ou gérer les partenariats » précise Hervé Gouyet. Les seules conditions pour intervenir sont que sur place, les bénévoles doivent être efficaces pour ne pas encombrer le terrain, et surtout que toutes les conditions de sécurité soient réunies. Ce n’est pas pour autant que l’ONG abandonne les zones à risques : « On continue à agir dans le Sud du Niger en s’appuyant sur des associations qu’on a formées, on fournit le matériel, les plans. D’ailleurs, toute cette semaine, nous formons des techniciens nigériens pour qu’ils équipent treize centres de santé », illustre Hervé Gouyet. C’est donc encore une autre façon d’intervenir pour cette organisation qui, pourtant peu médiatisée, est si indispensable pour de nombreuses populations.

Marion Abecassis, pour Jets d’encre

 

Retrouvez Electriciens sans Frontières sur leur site internet.

Etudier et s’engager

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Avoir plusieurs années d’expérience dans l’associatif quand on est étudiant ? C’est impossible, on n’a pas le temps, on ne peut pas gérer un projet, on ne peut pas prendre de responsabilités, on a trop de travail… Eh bien si. À dix huit ans, Baptiste Thevelein, étudiant en Histoire à Rennes, a déjà de nombreuses années d’engagement associatif derrière lui. Lorsqu’il doit raconter son parcours, il s’inquiète même du temps que cela va prendre…

Tout a commencé à l’école primaire, en classe de CM2. Baptiste a occupé le poste de vice-président dans une Junior association qui proposait d’envoyer des jouets au Brésil. En lien avec la MJC de la commune de Basse Normandie où il vivait, Cherbourg-Octeville, cette initiative lui a, si tôt déjà, donné l’envie de poursuivre dans cette voie. Au collège, ensuite, il a tenté de fonder un projet de site Internet proposant à tous divers services. Même si cette association n’a pas duré, elle a confirmé sa volonté de s’engager. C’est là que les choses sérieuses ont commencé…

En 2009, en classe de Troisième, Baptiste crée la Junior association Inspira qui promeut la culture à l’échelle locale. Le projet perdure et grandit, jusqu’à ce qu’en septembre 2011 l’association (désormais Inspira Maze) produise Maze Magazine, journal mensuel gratuit publié sur Internet, dans lequel environ quatre vingt dix jeunes rédacteurs venant de toute la France et de pays francophones peuvent écrire. Actualité, musique, art, lifestyle : Maze Magazine rassemble 180 000 lecteurs par mois. En 2012, Maze Magazine devient une association de loi 1901, statut qui témoigne de son succès, de l’expérience et des compétences acquises par les jeunes qui l’ont créée.

Parce que l’université est un lieu d’études mais aussi d’engagement citoyen, Baptiste en a aujourd’hui fait don terrain d’action. Il combine ses études d’Histoire à Rennes et sa présence au Conseil d’Administration d’Animafac (réseau d’associations étudiantes en France), où il assume le rôle de Vice-Président. Lorsqu’on lui demande ce que ce long engagement associatif lui apporte, il lui est difficile de répondre, car pour lui « c’est normal », c’est devenu « un besoin presque vital », dit il en exagérant. Maze Magazine semble être un projet qui lui tient à cœur, qui est au centre de ses préoccupations. Son intérêt réside selon lui dans « le rassemblement d’autant de personnes autour d’un même but, d’un même projet ».

Baptiste est un des nombreux exemples du fait qu’il n’y a pas d’âge pour s’engager dans l’associatif, et il montre également que cela apporte une envie d’agir naturelle et précieuse. Avoir la passion de l’associatif jusqu’à ne plus compter les heures qu’on lui consacre, même à dix huit ans, ça existe.

Zoé CAPMAS, Pour Jets d’encre

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