Paysan mais engagé

Mickaël Evrard est devenu paysan bio en AMAP en 2007. Associatif et syndicaliste depuis toujours, il a réussi à allier agriculture et engagement, ce qui n’est pas une évidence !

De l’associatif à l’agriculture

Avant d’être paysan, Mickaël a été pendant une dizaine d’années animateur de loisirs chargé de la formation dans une structure associative à Amiens. Un jour, dans le cadre de son travail, il s’intéresse à l’éducation relative à l’environnement. C’est ainsi qu’il décide de se reconvertir dans l’agriculture biologique.

Depuis, il est agriculteur, ou plutôt paysan. Le qualificatif est important : “Je vis de la terre”, explique Mickaël, “et je ne suis surtout pas un exploitant qui en profite sans la nourrir en retour”. Une réflexion motivée. “Mon passé de militant associatif m’aide encore aujourd’hui. C’est un véritable avantage, surtout dans un secteur qui n’est pas très engagé”.

Si vous lui demandez d’où vient ce désir associatif, il vous répondra, étonné par la question : “je ne sais pas, c’est normal !”

Les AMAP, lieu d’échanges

Une AMAP, pour Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne est “constituée par un groupe de personnes qui souhaite créer un partenariat avec un ou plusieurs producteurs locaux, ayant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement” selon la Fédération des AMAP de Picardie dont Mickaël est le vice-président.

Lorsqu’il a commencé la paysannerie, il a pensé au bio, mais pas aux AMAP. Une fois découvert, le principe lui a tout de suite plu. Il fournit aujourd’hui entre 100 et 120 familles par semaine. “L’avantage des AMAP, c’est que le lien entre le producteur et les acheteurs n’est pas marchand. On ne parle d’argent qu’une fois par an lors de l’adhésion. Les discussions tournent ainsi autour de la découverte des légumes et des recettes de cuisine!”

En résumé, l’AMAP c’est donnant-donnant. Les paysans peuvent exercer leur métier dans de meilleures conditions de travail et financières tandis que les “amapiens” mangent des produits de meilleure qualité.

Formateur dans l’âme

La formation, il ne l’a pas oubliée. De temps à autre, il accueille des jeunes en stage pour leur apprendre son travail. “La production bio, c’est encore plus difficile que l’agriculture conventionnelle. Et le métier a plutôt bonne image : j’essaie de leur montrer les autres côtés”. Sans oublier de leur transmettre ses valeurs associatives.

Jérémie Poiroux

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