Engagement associatif: «Les jeunes sont beaucoup plus engagés qu’on l’imagine»

Vecteur de cohésion sociale, le milieu associatif est l’un des rares secteurs de la société à ne pas souffrir d’une crise de confiance: selon le baromètre TNS Sofres sur les associations, plus de la moitié de la population (52%) leur accorde une large confiance. Alors que débute ce lundi une grande campagne de communication sur l’engagement associatif, érigé en grande cause nationale 2014, les Français sont de plus en plus nombreux à donner de leur temps aux associations, à commencer par les jeunes. Ils sont chaque année plus nombreux à s’investir dans les domaines du social et du solidaire, dans le sport, la culture, la politique ou encore l’éducation.

Un engagement en plein boom

32% d’augmentation en quatre ans. Depuis 2010, le nombre des 15-35 ans engagés dans des associations a explosé, passant de 2,5 millions en 2010 à 3,3 millions aujourd’hui. Ils sont même «5,5 millions, si l’on y ajoute le nombre de jeunes investis dans une action gratuite et altruiste et qui sont engagés en dehors du cadre formel des associations», complète Brigitte Duault, déléguée générale de France Bénévolat, qui promeut l’engagement associatif et bénévole.

Car «la crise n’est pas un frein à l’engagement, au contraire, elle encourage les initiatives et la volonté d’agir», poursuit-elle. De quoi mettre à mal les clichés d’égoïsme véhiculés sur les jeunes, qui «sont beaucoup plus engagés qu’on l’imagine, ils ont envie de solidarité, d’exprimer au travers du bénévolat des valeurs qu’ils portent en eux», assure-t-elle. «Quand on voit la misère de l’autre côté du trottoir, à un moment, il faut passer à l’action !», estime Marie, 24 ans, présidente de la Conférence des jeunes du 14ème arrondissement pour la Société de Saint-Vincent-de-Paul, qui vient en aide aux plus pauvres. «Cela m’a appris l’humilité et ça casse beaucoup de préjugés aussi», poursuit la jeune femme.

S’adapter à l’engagement des jeunes

Motivés, les moins de 35 ans ont l’envie de mener une action utile, porteuse de sens, et qui a des effets rapides et concrets. Quitte à bouleverser le fonctionnement traditionnel des associations. «En général, les jeunes sont soit précaires, soit en pleine mobilité, ils ne peuvent s’engager dans le long terme ou avoir trop de contraintes, analyse Brigitte Duault. Ils ont davantage envie de réussir une action plutôt que de faire vivre un projet associatif.»

Un bouleversement des codes qui a poussé France Bénévolat, structure d’appui au monde associatif, à édicter un certain nombre de recommandations à l’adresse des associations, pour optimiser l’engagement associatif des jeunes et correspondre à leurs attentes. «C’est aux associations de s’adapter aux jeunes, estime Brigitte Duault, pas l’inverse. Nous leur recommandons de fournir aux jeunes des formats d’action qui leur correspondent: à court terme, en équipe, et en leur accordant de la confiance et des responsabilités».

Un jeune engagé reste engagé

Très forte chez les 15-25 ans, la mobilisation baisse légèrement chez 25-35 ans, qui se consacrent à leur carrière et leur famille. Mais la force du tissu associatif, c’est qu’un jeune engagé reste engagé. «Je voyais autour de moi que soit les gens ne s’intéressaient pas à la politique (…). J’ai voulu changer cela en offrant un nouveau regard sur le monde politique. Mon but : faire voter les gens, réveiller leur esprit citoyen (…), quelle que soit leur couleur politique», explique Zartoshte, 24 ans, qui a rejoint les jeunes UMP il y a quelques années.

«Ce qui compte, c’est que les jeunes aient fait l’expérience de l’engagement associatif, qu’ils y aient vécu de bons moments, pour mieux y revenir quelques années plus tard lorsque leur rythme le leur permet à nouveau. Ils sont fidèles et utiles», rappelle la déléguée générale de France Bénévolat. «Avec l’entrée dans la vie active, je ne sais pas si j’aurais encore le temps de m’investir autant. Mais je sais bien que nous garderons toujours un pied dans cette association», explique Lina, 22 ans, vice-présidente d’Ambition Campus, une association qui vient en aide aux lycéens de plusieurs Zones d’éducation prioritaires.

Face à la recrudescence de leur engagement, véritable atout pour les associations, il est important pour ces dernières de faire en sorte que le temps que les jeunes y passent soit valorisé et valorisant. Pour à terme permettre le renouvellement des dirigeants des structures associatives, qui peinent trouver de nouvelles têtes à placer en responsabilités. Car «l’association est un lieu de qualification, pas d’amateurisme, et les jeunes sont très capables», conclut Brigitte Duault.

 

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